Estonie – juillet 2021

Lundi 19 juillet : Arrivée à Tallinn

Nous voilà partis pour une semaine en Estonie. Je suis dans l’avion, et j’ai déjà deux petites anecdotes à vous raconter.

Il y a 2 jours, Igor a reçu 2 messages. Le premier lui demandant de réserver un autre hôtel à Tartu, une des 3 villes que nous allons visiter, et d’annuler la première réservation. Nous serions remboursés, les travaux de l’hôtel n’étaient pas terminés.

A la suite, un appel provenant de l’office de tourisme de Tartu, disant qu’ils étaient désolés car nous avions fait l’objet d’une arnaque. Notre premier correspondant louait des chambres par le biais de Booking dans un hôtel qui n’existe pas. A sa place, il y a un terrain vague. Et du coup, comme Igor a annulé la réservation initiale, il n’y a pas de remboursement possible. Booking ne vérifie pas les annonces.

Le guide qui a appelé parlait français ; il s’est excusé pour cette escroquerie. L’office de tourisme est conscient que cela ne donne pas une bonne image du pays.

Deuxième anecdote : tout à l’heure, nous étions prêts à partir, quand quelqu’un a sonné. C’était la police qui voulait parler à Igor. Un petit coup de stress pour nous. En fin de compte, c’était seulement une enquête de voisinage : ils cherchaient un homme avec une barbichette !

A l’aéroport de Blagnac, nous avons embarqué sans difficulté. Peu de monde, juste un peu plus que l’été dernier. A Charles de Gaulle, 1 h pour arriver à la porte d’embarquement. Peu de touristes également.

Nous avons du nous munir d’un certificat de vaccination et remplir un formulaire attestant que nous étions vaccinés et donnant l’adresse de notre premier hôtel à Tallinn pour éviter une quarantaine à notre arrivée. 2 h30 de vol.

Mardi 20 juillet : Tallinn

Hier, notre arrivée à Tallinn s’est faite très facilement. Aucun contrôle à l’arrivée, alors qu’en France, avant de prendre l’avion, on nous avait assuré qu’à notre arrivée, il faudrait montrer un QRcode que l’Estonie aurait dû nous envoyer. Nous n’avons rien reçu, à part l’accusé de réception du formulaire demandé.

L’hôtel était désert, nous avions reçu la procédure pour entrer dans l’hôtel, nous demandant de remplir un nouveau formulaire mais aucune mention concernant le Covid. Ici, il n’y a pas de masque ni à l’extérieur, ni à l’intérieur, ni dans les transports en commun. La seule référence au Covid est sur quelques affichages, ici et là. On a l’impression d’être les seuls clients de l’hôtel. Nous n’avons croisé personne et entendu aucun bruit.

Tallinn ressemble à une petite ville de province, très calme avec quelques rares touristes. Aucune présence policière sauf une voiture de police près de l’ambassade de France. Le palais présidentiel est gardé par un seul soldat. Une grande partie de la vieille ville est piétonne. On marche quand même sur les trottoirs car dans les rues les gros pavés, souvent disjoints, ont été conservés.

Ce matin nous sommes montés dans une très vieille tour dans une église réformée. Cette église a deux particularités : les murs sont couverts d’anciens blasons des barons baltes et les bancs sont cloisonnés. Je n’en avais jamais vu, il paraît que c’est typique de la région.

On a trouvé un restaurant avec un plat du jour : pommes de terre, salade russe, choux rouge, servis avec du pain de seigle et  des « kaklietis ». Ce sont des boulettes à base de porc que l’on trouve aussi en Russie. Le soir nous n’avons pas eu cette chance, les restaurants étaient soit trop chers soit italiens. J’ai commandé une soupe russe immangeable et Igor une pizza.

Dans la rue, on entend beaucoup de personnes parlant russe : il existe une minorité russe qui ne parle toujours pas estonien.

On nous adresse la parole en anglais. Je finis par me débrouiller … Mais entre l’anglais parlé avec un accent estonien et mon accent toulousain, la communication n’est pas fluide. Igor hésite à parler russe, il lui faut un ou deux jours pour oser se lancer. Les commerçants du marché ne parlent que russe.

L’après-midi midi nous avons visité un musée de peintures estoniennes. Je finis par bien aimer la peinture soviétique de propagande car elle est très joyeuse.

Mercredi 21 juillet : Tartu

Aujourd’hui, nous sommes partis en bus pour Tartu. Nous avons traversé la plaine estonienne. Une succession de champs de céréales, de prairies et de forêts essentiellement de bouleaux et des pins. Peu de villages sur cette route, quelques maisons disséminées. Du temps des soviétiques, il y avait beaucoup de terres cultivées avec un rendement faible dû à la pauvreté du sol et à l’eau omniprésente en sous sol. Maintenant, la forêt s’agrandit : ce sont de jeunes forêts peu entretenus.

Tartu est une ville universitaire entourée de forêts et de parcs. Elle a beaucoup de charme. Beaucoup de maisons en bois, l’architecture soviétique a laissé peu de trace. C’est très agréable de s’y promener.

On a visité une église particulière, réputée pour ses petites sculptures en terre. Particulière aussi car il y a des tableaux peints du début du 20ème siècle s’inspirant de Confucius et des tibétains.

Il y a un espace pour les enfants avec des livres et des coloriages. Une grande table. On a l’impression d’un lieu convivial autant que religieux. Comme d’habitude, j’ai voulu monter dans la tour. Dès que je peux cela m’amuse de grimper, Igor suit malgré son vertige.

Comme la cuisine estonienne ne semble pas très typique, avec beaucoup de fast-foods, nous mangeons géorgien ce soir.

Nous n’avons pas croisé de français ici. Notre hôtel est en bois, il est là aussi presque désert. La température extérieure oscille entre 16 et 23 degrés, ce qui est un peu juste pour moi en été. Par contre, chose étonnante, il fait 28 à 30 degrés à l’intérieur des chambres. Elles sont très claires car sans volet. C’est est un peu dérangeant quand le soleil se lève à 4 h du matin, mais c’est aussi très agréable. On ne comprend pas la différence de température entre l’intérieur et l’extérieur.

Jeudi 22 juillet : Tartu (suite)

La visite du musée national a été une belle surprise. Il y a 1 h de marche sur un chemin piétonnier pour aller sur l’emplacement d’un ancien site militaire. Après la guerre, les soviétiques ont interdit la ville aux étrangers car ils y construisaient des bombardiers.

Le site est complètement à l’abandon : c’est là où se trouve le musée ethnographique. Je m’attendais à un musée classique. Mais ce n’est pas du tout le cas. Un bâtiment très contemporain qui abrite un musée résolument moderne. J’ai adoré.

Il est foisonnant, c’est une suite d’installations avec des ambiances différentes. Une petite maison traditionnelle, un sauna… Le son est extraordinaire aussi : des chants, des bruits de fêtes, d’oiseaux… Des films du début 20ème siècle, des dessins animés, des photos, des lieux d’écoute de contes isolés dans des espaces qui ressemblent à des tentes, des vidéos interactives où on a l’impression que les personnages nous parlent.

C’est tellement riche que l’on ne peut pas tout décrire. Il y a aussi des collections d’objets, de vêtements très bien intégrés dans les scènes. Un émerveillement. On y retrouve une âme d’enfant même si on ne comprend pas la langue.

En fin de journée, nous nous sommes baladés dans un quartier qui commence tout juste à être restauré, avec des maisons en bois. Ce quartier s’appelle en estonien « la soupe » car chaque rue porte le nom d’un ingrédient de ce plat. Je finis ce carnet en mangeant des cerises estoniennes : hum …

Vendredi 23 juillet : Narva

Narva est la ville frontière que nous devions traverser l’an dernier pour aller à Saint Petersbourg  ; aujourd’hui, la frontière est fermée pour les touristes.

Pour y parvenir, 2 h 30 de bus à partir de Tartu. Tout le long de la route, des forêts à perte de vue et quelques champs, surtout de céréales. Ici, le pain est à base de seigle.

Il y a aussi des cigognes. J’avais oublié qu’elles montaient si haut dans le nord. Il y a des panneaux « attention aux élans ».

Narva est une ville vraiment à part en Estonie. La population parle russe. Peu de personnes parlent estonien.

Cette ville est différente déjà par son architecture. Elle a été rasée en 44 puis les soviétiques l’ont reconstruite. Depuis elle n’a pas vraiment changé, peu d’immeubles contemporains mais des blocs d’immeubles que l’on appelle des « kroutcheka ». Ce sont des bâtiments en petites briques de béton, bâtis à l’identique dans toutes les républiques soviétiques sous Kroutchev.

L’appartement que nous avons loué pour deux jours est dans un bloc. Cela nous a rappelé la difficulté de se repérer à Moscou dans ce type d’immeuble. Il faut repérer le bloc, puis l’entrée, puis l’appartement.

La cage d’escalier est très dégradée, d’ailleurs Igor a failli tomber en butant sur le palier en mauvais état. Par contre l’appartement est très bien rénové. Notre logeur parle un russe mêlé d’anglais.

Certains habitants, pour différentes raisons, sont apatrides. Ils ont un passeport « gris » : ils n’ont ni la nationalité russe ni estonienne. Ce passeport leur permet de voyager en Europe et en Russie sans visa.

Les habitants d’origine russe qui sont nés avant 92 doivent passer un test de langue pour obtenir la nationalité estonienne. Certains ont échoué, d’autres ont refusé de le passer car ils souhaitaient que le russe soit reconnu comme deuxième langue officielle.

Certains habitants ont un passeport russe. Le gouvernement russe les soutient. Cela crée des tensions entre les communautés, d’ailleurs Narva est moins entretenue que les autres villes estoniennes.

La ville est traversée par une rivière du même nom. Elle sert de frontière. Le passage se fait sur un unique pont complètement grillagé. En temps normal, il faut compter 1 h pour traverser.

Du côté russe, une belle forteresse que l’on ne peut pas visiter, il y a des barbelés le long de la rive. Sur le fleuve des patrouilleurs.

Du côté estonien, une autre forteresse plus petite et aucun barbelé. Par contre, des panneaux interdisant de nager. Une promenade très agréable le long de la rive. On y reviendra peut-être pour aller à Saint Petersbourg.

Samedi 24 juillet  : Narva et retour à Tallinn

Nous faisons le retour en bus. Ce n’est qu’à une cinquantaine de kilomètres de Tallinn que la langue utilisée change. On passe du russe à l’estonien.

Dimanche 25 juillet : au bord de la mer Baltique

Nous décidons d’aller sur la côte. La mer est bordée par une forêt de pins ou de grands espaces herbeux. On se croirait presque dans les Landes. La mer Baltique est étonnamment chaude. Je ne me suis pas baignée, j’ai seulement marché dans l’eau, ce qui est un de mes grands plaisirs.

Les estoniens eux se baignaient et prenaient le soleil en maillot de bain. Moi, j’ai gardé ma veste ! Un petit vent du nord trop froid pour une toulousaine.

Lundi 26 juillet : retour en France

A l’aéroport, presque personne porte un masque. Aujourd’hui, il fait 28 degrés, c’est le seul jour de chaleur du séjour. Cela a été un voyage agréable dans un pays très serein. Mais pour moi, sans chaleur ni fantaisie … à part au le musée de Tartu !

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